HELSINKI, le 9 janvier 2015
La Grèce est au bout du souffle. Les banques et autres investisseurs privés ont en fui ce pays lors de la première crise, celle du printemps 2010. Les institutions publiques (l’état ou organisations) en détiennent la plus grande partie de la lourde dette.
La Grèce est endettée vis-à-vis des pays de la zone euro à hauteur de 194.7 milliards d’euros, dont 52.9 milliards directement auprès de différents pays, principalement l’Allemagne et la France, et 141.8 milliards auprès du Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont sont solidaires tous les pays de la zone euro. Par ailleurs BCE a racheté 25 milliards d’obligations en 2010-2011 et le FMI a prêté 31.8 milliards d’euros. Au total, plus de 250 milliards d’euros pèsent sur les comptes publics européens et le FMI. A cette somme se rajoute 70 milliards dus à des investisseurs privés (surtout des fonds vautours, très agressifs en cas de restructuration), pour une dette publique totale de 321 milliards d’euros.
Un défaut ou une restructuration de la dette grecque impacterait directement les finances publiques des pays européens, dont la plupart se battent avec des déficits budgétaires élevés. Un effet domino serait à craindre si d’autres pays en difficulté demandaient également un aménagement de leurs remboursements. Une sortie de la zone euro, comme l’aurait évoquée la chancelière Angela Merkel selon le Spiegel cette semaine, signifierait un abandon total des créances et une perte sèche pour les pays européens. Dans tous les cas, la crédibilité de la zone euro serait sévèrement atteinte.
L’éventuelle arrivée au pouvoir du candidat d’extrême-gauche Alexis Tsipras, le leader de Syriza, inquiète les marchés. Tsipras envisage renégocier la dette du pays et stopper les programmes d’austérité budgétaire. Les marchés seront soulagés et se remettront à monter au cas ou Alexis Tsipras n’arrive pas en tête du gouvernement. Avec ou sans les elections la Grèce est en faillite et le moment de payer ses dettes est imminent.
Les marchés boursiers chutent, car le résultat des élections législatives anticipées du 25 janvier est probable. La confiance est au point zero. Personne n’a la solution pour cette nouvelle crise tant il est évident que la Grèce ne pourra pas rembourser ses dettes. Le périmètre à haut risque a été franchie depuis longtemps. Avec 174% de son PIB, la Grèce a le deuxième taux le plus élevé au monde après le Japon. Mais au Japon la banque centrale rachète la dette massivement, tant que la BCE laisse couler le temps et fait jouer les limites de la solidarité des pays de la Union Européenne /RLU